Tout comme l’anxiété et la peur, la colère a pour fonction primaire de permettre à un individu de répondre de façon adaptée à une menace. Face à une injustice, un danger, ou une menace, la colère peut s’avérer être une force créatrice de changements personnels et sociaux. Cependant, la colère peut devenir problématique si celle-ci est ressentie trop fréquemment et trop intensément, en particulier si elle est associée à des comportements d’évitement et/ou d’agressivité qui interfèrent avec le fonctionnement de la personne.
Les mécanismes de la colère pathologique
On peut considérer la colère comme étant une expérience composée d’éléments cognitifs, émotionnels, et physiologiques qui se renforcent respectivement : on observe ainsi un état d’hypervigilance, une interprétation des sensations physiques, etc. Plus précisément, le processus de colère peut être décrit comme une réaction à un stimulus externe précipitant qui est activée par des interprétations au niveau cognitif.
Aspects comportementaux
Dans la théorie du conditionnement classique, on peut considérer certains stimuli externes (ton de voix de l’interlocuteur) ou internes (sensations physiques) comme s’associant de façon étroite à la colère.
Dans la théorie du conditionnement opérant, on peut considérer certaines conséquences des accès de colère (imposer ses choix, se sentir respecté) comme des renforçateurs positifs intermittents. De manière plus indirecte, les émotions négatives peuvent conduire à un renforcement négatif.
Dans la théorie du conditionnement vicariant, on peut prendre l’exemple de l’expérience de la bobo doll pour illustrer le rôle de l’apprentissage social dans l’expression de comportements d’agression : modelage par l’observation d’un groupe de pairs, de parents, etc.
Aspects cognitivo-émotionnels
Comme les théories de l’apprentissage peuvent le mettent en évidence, le processus de la colère peut être initialement déclenché par un stimulus externe : injustice, sons, douleur, etc. Deux éléments permettront de déterminer la réaction à tenir : l’attribution causale et l’activation physiologique.
L’attribution causale consistera à interpréter ce stimulus, ce qui permettra par la suite d’activer le système de valeurs et de croyances (« il vient de me regarder « de travers » volontairement car il me manque de respect, je me dois de réparer cette injustice »). L’état physiologique, par sa stimulation du système nerveux, va quant à lui intensifier les émotions.
Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) de la colère
La prise en charge de la colère pathologique en thérapie cognitivo-comportementale porte sur quatre axes principaux : comportemental, physiologique, cognitif, et émotionnel. Le travail psychothérapeutique sur ces différents axes permettra d’identifier les mécanismes de déclenchement et de maintien du trouble. Ci-dessous, un aperçu des principales composantes d’une TCC de la colère pathologique :
Conclusion
Bien que pouvant parfois paraître complexe, les objectifs de la prise en charge en TCC sont en réalité clairs et définis : réduire la fréquence et l’intensité des accès de colère, améliorer l’humeur et l’estime de soi, mettre en place des stratégies de coping adaptées dans les relations interpersonnelles. Le plus difficile sera peut-être de différencier la « colère pathologique » d’une colère normale et adaptative… car celle-ci a aussi des avantages !
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