En cas de danger, il est naturel d’avoir peur. Cette peur déclenche de nombreuses réactions dans notre corps qui se prépare à lutter ou à fuir face à un danger imminent. Cependant, dans l’état de stress post-traumatique (ESPT), cette réaction naturelle se trouve « déréglée ». Les personnes souffrant d’un ESPT peuvent se sentir sous l’emprise de la peur, alors qu’il n’y a plus de danger. En effet, celui-ci se développe le plus souvent plusieurs semaines/mois après l’événement qui a impliqué un risque physique ou la menace d’un risque pour soi ou autrui. Ainsi, la personne qui développe un ESPT peut avoir lui même été blessé, avoir pris connaissance d’un risque subit par un être cher, ou avoir simplement été témoin d’un accident arrivé à un inconnu.
Causes de l’ESPT : le modèle biopsychosocial
Étudier le rôle des gènes et de certaines parties du cerveau (en particulier l’amygdale et le cortex préfrontal), qui sont impliqués dans les mécanismes de la peur et du stress permet de mieux comprendre les causes possibles de stress post-traumatique. Les facteurs environnementaux, tels que les traumatismes de l’enfance, une atteinte du cerveau (choc à la boite crânienne), ou des antécédents de trouble anxiodépressif, peuvent également jouer sur l’adaptation suite à un événement traumatique. De plus, certains aspects de notre personnalité peuvent avoir un impact : tendance à l’optimisme, à considérer les défis d’une manière positive ou négative, soutien social (amis, famille, collègues), …
Quels symptômes ?
Il est naturel de présenter certains des symptômes suivants après avoir vécu un événement potentiellement traumatique. Certaines personnes ont des symptômes très graves qui disparaissent d’eux-mêmes après quelques semaines. Il peut s’agir d’un ESPT si ces symptômes sont présent à un niveau handicapant au quotidien et s’ils perdurent au bout de plusieurs semaines/ mois (chronicisation). Il est à noter que chez certaines personnes, les symptômes de l’ESPT ne vont se déclencher que plusieurs semaines, voir plusieurs mois, après l’événement dit traumatique.
La psychothérapie
La psychothérapie visant à prendre en charge dure généralement entre 6 à 12 semaines, mais peut prendre plus de temps (en fonction de l’intensité des symptômes, de la présence d’un autre trouble, etc.). Une des approches la plus couramment proposée est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), qui vise à travailler sur les dimensions comportementales, émotionnelles, et cognitives du psychotraumatisme. Elle comprend plusieurs aspects
- La thérapie d’exposition, qui a pour objectif d’amener la personne à faire face et à contrôler ses peurs. Les outils pouvant être utilisés sont l’imagerie mentale, l’écriture, des visites à l’endroit où l’événement s’est produit.
- La restructuration cognitive vise à comprendre les mauvais souvenirs et les réminiscences. Parfois, les gens se souviennent de l’événement différemment de ce qui s’est réellement passé. Ils peuvent, souvent à tort, se sentir coupable ou honteux.
- La gestion du stress tente de réduire les symptômes de stress post-traumatique en apprenant à une personne comment réduire son anxiété. Comme la restructuration cognitive, ce traitement aide les gens à observer leurs souvenirs plus sereinement.
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