La question de la féminité au regard de la psychologie soulève le problème du rapport complexe de la femme avec son corps. Tout au long de la vie, le corps de la femme change.
Ce sont des modifications qui bouleversent notre psychologie car elles échappent à notre contrôle et notre volonté.
Problème : on ne choisit pas son corps et même si on peut un temps soit peu le modeler au travers d’une activité physique ou avec des interventions chirurgicales (pratiques de plus en plus fréquentes), au regard de la psychologie la représentation que nous avons de notre corps est très souvent différente de l’image que nous renvoyons aux autres et de notre corps réel.
Ce problème du combat triangulaire (moi, mon corps et les autres) est bien complexe sur le plan psychologique et c’est bien là que se joue toute la complexité de la féminité voir de la sexualité au féminin.
Le corps est l’objet qu’on utilise comme mode psychologique d’entrée en relation avec les autres. Avant toute chose, c’est le corps de l’autre que l’on rencontre en premier, son image, ce qu’il montre de lui. Ce n’est que dans un deuxième temps que l’analyse de la psychologie de la personnalité entre en jeu.
Le corps de la femme est assujetti aux problèmes des diktats de la mode et aux problèmes des critères sociaux. Ainsi en fonction de l’époque, le corps de la femme aura des critères de représentation « idéale » différents.
Qu’est ce qui définit un corps féminin ? Des hanches, des fesses, des seins, des courbes, des rondeurs… là encore, on rencontre le problème des critères extérieurs qui sur le plan de la psychologie du fonctionnement de la femme sont bien subjectifs ! Les mannequins filiformes de notre époque sont-ils plus ou moins féminins que les femmes plantureuses de Rubens du XVII ième siècle.
Des femmes plus androgynes sont-elles alors sans féminité ?
La féminité se joue t-elle uniquement dans ce qu’elle montre ? Et dans ce cas, peut-on essayer d’envisager la féminité de l’intérieur, dans le champs de la psychologie?
Cela pose alors la question voir le problème de notre façon d’habiter notre propre corps, dans nos mouvements, nos gestes, notre façon d’appréhender l’autre et le monde en général.
Le problème de bien des femmes est de vouloir investir sa féminité par des attributs extérieurs et d’avoir du mal à l’être dans son intériorité dans son fonctionnement psychologique. Ceci est souvent question d’éducation, de problème de mode, de fonctionnement strictement sociétal. Ainsi selon les diktats de la mode actuelle, la femme exercera une contrainte sur son physique afin de correspondre à des modèles.
Le conseil du psychologue
Le danger et le problème réside dans le fait que ces femmes peuvent alors s’enfermer sur le plan psychologique dans des régimes draconiens visant la minceur extrême, les coupant alors de leur propre féminité et faisant subir au corps des violences pour le soustraire à des formes précises ou à un poids choisi, souvent en total contradiction avec les besoins mêmes du corps.
La question de la féminité est très proche de celle de l’identité sexuelle. C’est alors aussi une façon d’accéder et d’accepter son corps dans un registre de sexualité.
Et si la féminité était un apprentissage, une transmission entre une mère et sa fille ?
Pas de commentaire