L’image de soi parait importante pour ces personnes aux corps abîmés. Elles témoignent que le regard d’autrui est une préoccupation exacerbée du fait
qu’elles éprouvent une gêne à montrer leur corps. L’image du corps se construit à partir du regard de l’autre.
Le corps est comme un médiateur, une interface entre un individu et le monde extérieur. Participer à la réhabilitation de ce corps parfois instrumentalisé aide la personne à aller vers l’autre. Prendre soin de l’autre, c’est aussi l’accompagner vers la socialisation qui est souvent difficile pour les personnes handicapées.
Ce corps est souvent perçu comme défaillant, non aimable par les personnes handicapées, de nombreuses blessures psychiques lui sont associées.
Cette dépréciation fait obstacle à l’épanouissement de l’individu qui ne peut se percevoir comme bon avec un corps mauvais.
Des personnes ont subi de nombreuses opérations afin de remédier à ce handicap, leurs corps témoignent aujourd’hui par de nombreuses cicatrices l’investissement de tant d’espoirs perdus. Après un travail de deuil d’un corps non handicapé, prendre soin de celui-ci peut devenir possible.
L’intégration du schéma corporel qui est basé sur des éprouvés sensoriels est différent quand on a un handicap physique. L’investissement de celui-ci participe donc à son appropriation. Il s’agit de laisser parler son corps et non plus de le cacher de le faire taire. Il s’agit de mettre des mots mis sur ses éprouvés, d’apprendre à le connaître autrement que par le handicap. Pour cela, la personne doit disposer d’un espace de parole suffisamment sécurisant et contenant dans son entourage permettant l’émergence d’une certaine confiance en soi.
Un travail de revalorisation s’avère donc nécessaire pour ces sujets qui ont une image de soi défaillante. Les soins esthétiques peuvent représenter un nouvel investissement de leur corps qui depuis leur enfance a plutôt été l’objet de soins médicaux. Une attention particulière est à porter sur toutes demandes relevant de l’esthétisme afin d’améliorer le regard qu’ils portent sur eux-mêmes.
Ces demandes peuvent porter sur des choix vestimentaires, une nouvelle coiffure ou autres.
Ce travail participe au bon développement de la personne et favorisent un mieux-être en affirmant sa personnalité.
Ce corps peut devenir une source de plaisir et pas seulement de souffrance. Par ces soins, l’individualité de chacun vient rompre avec l’indifférenciation de la collectivité. La singularité de chacun peut alors se déployer à partir de ce nouveau rapport à son propre corps.
On retrouve alors le besoin de plaire à l’autre, de montrer autre chose afin de modifier son regard.
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