En position d’être le supérieur hiérarchique d’un homme, une femme peut être perçue sous trois visages différents : celui de la mère, de la maîtresse et de la rivale.
Sa manière d’être ressentie dépend de son attitude, mais surtout, de l’état d’esprit de l’employé et du contexte dans laquelle se déroule l’espace de travail.
L’image de la « patronne » loin d’être figée ou prédéterminée varie donc en fonction des individus et des différents moments de sa vie quotidienne dans l’entreprise.
L’avis du psychologue
Amour, soumission, jalousie et haine sont les ingrédients qui alimentent l’enjeu de pouvoir qui est la problématique principale du rapport patronne/homme.
Lorsque la patronne est vêtue de la chaleureuse enveloppe maternelle, nous tolérons assez bien son pouvoir. C’est dans l’ordre des choses de se trouver sous son autorité mais aussi, et c’est la que réside toute la subtilité de cette acceptation, sous sa protection.
L’image protectrice, éducative est la condition sine qua non pour que l’homme voit en sa chef une figure maternelle. Cette perception dépend également de la distance relationnelle entre ces deux individus.
Il y a des limites qu’on ne dépasse pas avec sa mère!!!
C’est beaucoup moins vrai lorsque la distance affective se réduit et que la patronne prend alors un statut de potentielle maîtresse.
Si l’autorité de celle-ci est encore acceptée, c’est sur le mode de la soumission. Les gratifications attendues par l’homme pour le respect de cette autorité sont alors de nature totalement différentes. A la sensation d’être en sécurité et de grandir à son contact, l’homme va recherché, au moins symboliquement, un rapprochement et une reconnaissance d’ordre sexuel.
Quel homme n’a jamais été attiré par l’une de ces professeurs à un moment de sa vie ?
Ce que nous tolérons moins, c’est la position de rivale.
La patronne nous donne cette image lorsqu’elle n’inspire pas, ou plus, l’un des visages précédents. Cela arrive fréquemment lorsque l’homme doute des compétences de celle-ci et/ou qu’il briguait la place qu’elle a obtenue.
C’est aussi une question de distance et de rivalité oedipienne sous-jacente. Dans ce cas, la plupart du temps l’homme est en position d’être le subordonnée d’une femme qui a elle-même un ou une supérieur hiérarchique de qui il souhaiterait être reconnu. C’est en ce sens que l’on peut parler de rivalité œdipienne.
Toutes ces situations sont susceptibles de générer des tensions et des conflits. Ils s’exprimeront et auront l’intensité liée à la nature de la relation symbolique entretenue à ce moment là.
Un fils se soulevant contre l’autorité maternelle, un amant éconduit ou épuisé de ce rapport de soumission ou une lutte fratricide pour obtenir une position privilégiée.
Le conseil du psychologue
Il est important de pouvoir identifier ce qui se joue entre sa patronne et soi-même pour désamorcer une situation qui peut engendrer de la souffrance de part et d’autre. Prendre conscience du mécanisme qui est à l’œuvre dans notre rapport à notre supérieure hiérarchique permet de relativiser la situation et prendre le recul nécessaire à la poursuite de ce partenariat.
L’aide d’un professionnel peut aider à ce décentrer du problème relationnel qui nous parait insurmontable, avant d’arriver au clash qui signifierait probablement la fin d’une collaboration.
Nous maîtrisons rarement notre manière de pensée, mais nous pouvons être aidé à la comprendre et à maîtriser les actes qui en découlent.
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