Plusieurs études ont montré que l’obésité est un facteur de risque important de développement d’une arthrose du genou.
Essentiel : Obtenir une réduction de poids à long terme
Avec la prévalence croissante de l’obésité, il est essentiel d’élaborer et d’évaluer des stratégies de traitement appropriées pour l’obtention d’une réduction du poids à long terme. Une méta-analyse récente montre que l’invalidité chez les malades obèses souffrant d’arthrose du genou est significativement améliorée quand le poids est réduit de plus de 5 % à raison de plus de 0,25 % par semaine. Malheureusement, en pratique, clinique, la perte de poids est difficile à obtenir et son maintien est un réel challenge.
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’amélioration symptomatique dans un groupe de malades obèses (IMC >=28 kg/m2) atteints d’arthrose suivant un programme intensif de régime hypocalorique fournissant 810 kcal/jour et encadré par un suivi diététique, par rapport à un régime non encadré. Le groupe « régime encadré » se composait de 89 malades de plus de 63 ans (89 % de femmes) et assistait à des séances de thérapie de groupe hebdomadaires comprenant des consultations diététiques pour un total de 66 heure d’éducation.
Le régime encadré consistait en deux phases de régime hypocalorique (810 kcal /jour) pendant les semaines 0 à 8 et 32 à 36. Entre temps et ensuite une alimentation ordinaire à 1 200 kcal /J était maintenue. Les sujets du groupe contrôle ne recevaient des instructions diététiques que pendant 2 h au départ et aux semaines 8, 32, 36 et 52 (soit 10 heures d’enseignement). Il leur était recommandé de manger des aliments ordinaires à raison de 1200 kcal / jour.
Une perte de poids conséquente a été obtenue dès le 3ème mois dans le groupe « encadré ».
A 1 an, la perte de poids moyenne dans le groupe régime encadré était de -10,9 kg (11 %) par rapport à -3,6 kg (4 %) dans le groupe contrôle (p <0,0001). Il n’y avait aucune différence sur l’indice de WOMAC entre les groupes bien que les deux groupes se soient améliorés. Il existait cependant une différence significative quant au score sur l’échelle de douleur entre les 2 groupes au profit du groupe « régime encadré ».
Après 1 an, les résultats montraient que 30 % des malades réussissaient à maintenir une perte de poids à long terme dans le groupe « encadré » ; ils étaient moitié moins nombreux dans le groupe contrôle. L’idée répandue selon laquelle l’amaigrissement obtenu à rythme lent est plus durable n’a pas été confirmée dans cette étude. Même si la perte de poids n’a conduit qu’à « une réduction de la douleur », ces résultats devraient encourager le clinicien à la recommander fermement dans ce groupe de patients.
Source: Dr Juliette Lasoudris-Laloux (Henning Bliddal1 et coll. : Weight loss as treatment for knee osteoarthritis symptoms in obese patients: 1-year results from a randomised controlled trial. Ann Rheum Dis., 2011 ;
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