La pleine conscience : origines et concept
Le concept de pleine conscience trouve sa source dans le bouddhisme et d’autres traditions philosophiques et spirituelles, où la conscience du moment présent est particulièrement mise en avant. Jon Kabat-Zinn a été l’un des premiers en occident à faire connaître la pleine conscience dans un contexte thérapeutique, plus particulièrement dans la gestion du stress, de l’anxiété, et de la douleur (Csillik et Tafticht, 2012). Il définit le concept de mindfulness comme « un état de conscience qui résulte du fait de porter son attention intentionnellement au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment ». Pour d’autres auteurs, la pleine conscience se réfère à « une attention réceptive et à la conscience des événements et expériences présentes » (Brown et Ryan, 2003). Être en pleine conscience, ou mindful, permettrait donc d’être capable d’entreprendre un examen du moment présent en s’inscrivant dans une dynamique d’engagement actif plutôt que de résignation passive.
La pratique de la pleine conscience
Depuis plusieurs décennies, le concept de pleine conscience a connu un intérêt grandissant en occident. Ainsi, celui-ci a été intégré à certaines approches psychothérapeutiques visant à prendre en charge la dépression, l’anxiété, les addictions, et les troubles de la personnalité. La pleine conscience a ainsi récemment fait l’objet de nombreuses études scientifiques auprès de populations très diverses : affections somatiques, troubles anxio-dépressifs, troubles cognitifs, etc.
Les exercices de pleine conscience ont été intégrés à différents programmes d’intervention afin d’aider les personnes à accroître leur attention au moment présent, d’améliorer leurs capacités à observer et réguler leurs comportements, ainsi qu’à accepter l’inconfort d’un état physiologique ou affectif. Les participants viennent en contact avec des stimuli, tels que des états émotionnels négatifs ou des cognitions auto-critiques. Grâce à une pratique de pleine conscience régulière, les personnes apprennent à rester en contact avec ces états, sans porter de jugement sur l’expérience, plutôt que de tenter de réagir pour l’éviter ou l’atténuer. Ces différents programmes sont :
Afin de cultiver les capacités de pleine conscience au niveau comportemental, cognitif, et émotionnel, différentes formes d’exercices sont pratiquées : le body-scan, la méditation assise, le hatha-yoga, l’espace de respiration, les activités quotidiennes en pleine conscience, etc. Ces exercices sont pratiqués au cours des séances collectives mais également individuellement de façon régulière. Grâce à la répétition de ces exercices, les personnes sont en mesure de construire un répertoire de réponses alternatives à ces stimuli qui provoquent habituellement du stress, des ruminations négatives, des comportements compulsifs, etc.
Efficacité des interventions basées sur la pleine conscience
Les dernières décennies ont vu l’émergence d’approches s’intéressant au rôle des émotions sur les mécanismes des troubles psychiatriques. Ce nouveau paradigme, considéré comme une « troisième vague » des thérapies cognitivo-comportementales (TCC), s’inscrit notamment dans l’esprit d’une intégration des pratiques de pleine conscience. On retrouve notamment les programmes MBSR et MBCT, la thérapie dialectique comportementale, la thérapie d’acceptation et d’engagement…
Plusieurs méta-analyses ont permis de mettre en évidence les effets des interventions basées sur la pleine conscience sur différents troubles. Ces interventions se sont montrées efficaces dans la prise en charge du stress, de l’anxiété, de la dépression, des addictions, des troubles de la personnalité, des troubles cognitifs, de la douleur chronique, et des affections somatiques (Csillik et Tafticht, 2012; Skanavi et al., 2011).
Pas de commentaire